Italire 2017 – Evolution de l’échiquier politique italien (1975-2017)
conférence, par Joseph Cadeddu
Joseph Cadeddu nous a présenté le contexte ayant engendré des affiches de l’exposition Grafica Utile. Affiches d’utilité publique en Italie, introduisant ainsi la seconde conférence de cet après-midi.
La période présentée comprend deux périodes distinctes dans la vie politique italienne : de 1946, naissance de la République italienne à 1994, on parle désormais de Première République, alors que la période qui commence avec les procès pour corruption de Mani pulite (Mains propres) à partir de 1992 vont entraîner la naissance de la Seconde République, tant la classe politique avec ses partis a été alors renouvelée.
La première République est marquée par la domination de la Démocratie Chrétienne, le parti d’Alcide De Gasperi, l’un des pères fondateurs de l’Europe, ce parti s’alliant d’abord à de petits partis de Droite modéré et du Centre, puis également avec le Parti Socialiste Italien, mais laissant à la porte du pouvoir exécutif le Parti Communiste Italien qui représente pourtant une réelle force politique. Au cours des années 70, les années de plomb, le PCI est à son influence maximale, au point qu’Enrico Berlinguer, son leader, et Aldo Moro, leader de la DC, se rapprochent dans un projet de gouvernement resté sous le nom de Compromis historique. La mort d’Aldo Moro, tué par les Brigades Rouges, mettra rapidement un terme à ce projet. Les années 80 sont les années Bettino Craxi, leader du PSI, mais elles s’achèvent avec Mani Pulite et la condamnation des deux leaders aux commandes du pouvoir exécutif : Giulio Andreotti (DC) et Bettino Craxi (PSI).
Les forces politiques vont être alors profondément re-brassées. En particulier les idées politiques chrétiennes et communistes se redistribuent à travers plusieurs partis et de nouveaux leaders apparaissent sur la scène politique italienne. C’est la naissance, à droite et extrême-droite, de Forza Italia (Berlusconi), de la Ligue du Nord (Umberto Bossi), d’Alliance Nationale MSI de Gian Franco Fini, et à gauche, de Refondation Communiste et du Parti Démocrate de la Gauche. Ces différents partis changent souvent de nom mais la vie politique italienne est désormais bipolaire, jusqu’à la fin des années 2000 où naît le Mouvement cinq étoiles de Beppe Grillo, qui se veut ni de gauche, ni de droite, et impose un troisième pôle.
Cet exposé qui a remis en perspective l’évolution d’une vie politique italienne très riche a suscité de nombreuses questions à Joseph Cadeddu de la part d’un public captivé.
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Joseph Cadeddu, Agrégé et Maître de Conférences en Italien, enseigne actuellement à l’Université de Lorraine (Nancy) et à l’Ecole Nationale d’Administration de Strasbourg, et auparavant dans les Universités de Saint-Etienne et de Strasbourg. Ses cours et travaux de recherche portent sur la société italienne actuelle et la communication des marques.
Il a notamment publié : La Bustina di Minerva (1985-1994) d’Umberto Eco. Langage et société (C.R.I.X., Paris, 1997) ; La Confindustria célèbre son centenaire (2010). Art et entreprise dans le discours autour de l’exposition d’art contemporain 21X21. 21 Artisti per il 21° secolo et « La vision de l’entreprise » dans Fabbriche. Storie, personaggi e luoghi di una passione italiana (2007) d’Antonio Galdo (Chemins de tr@verse, Lyon, 2014).
En décembre 2015, à Nancy, il a co-organisé le colloque international La gastronomie à l’ère numérique. Regards linguistiques et économiques sur l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il a proposé, en association avec Sophia Huynh-Quan-Chiêu, une communication sur L’univers de la marque Riso Gallo à travers ses spots publicitaires.